Chronologie historique du pays de Bannalec : de la préhistoire à l'installation des bretons

Présentation La préhistoire De l'age de bronze à l'arrivée des bretons Le moyen age Le duché de Bretagne Les temps modernes Révolution et Empire 19 ème siècle 20 ème siècle



- 2 000 L'age de Bronze
épée du tumulus de Carnoët Les premiers métaux apparaissent dans la région (or, cuivre) vers 2000 ans av. J. C. . Ils sont importés par des peuples itinérants venus de la péninsule ibérique. Des haches en cuivre sont fabriquées en Bretagne (Le Faouët (56), Trévé (22)) vers 2300 av. J.- C.. Le bronze apparaît peu après 2000 av. J.- C.. Alliage de cuivre et d'étain, c'est un métal nettement plus résistant que le cuivre. Il sert à fabriquer des outils et des armes (poignards, épées).

Pour le fabriquer, les habitants de la Bretagne importent du cuivre d'Espagne et de l'étain de la Cornouaille britannique avant de tirer parti de ses propres gisements d'étain (Pénestin (56), Saint Renan (29)).

Une civilisation dite des tumulus apparait vers 1 800 av JC. Elle est caractérisée par des sépultures individuelles de dimensions imposantes constituées par des monticules de terre recouvrant une tombe à structure en bois ou un caveau en pierre. Ces sépultures contiennent des poignards en bronze, et des pointes de flèches en silex. On trouve dans les plus riches haches, bijoux et épées. L'une des plus belles a été découverte à Lothéa Carnoët ( photo épée ci-contre) . Des centaines de tumulus ont été par ailleurs répertoriés dans les Monts d'Arrée.



hache trouvée à Scaer Des haches à douille fabriquées vers 700 av. J. C. semblent avoir servi de monnaie. Plus de 300 dépôts de ces haches ont été recensés : celui de Mur-de-Bretagne (35) en contenait 4000, celui de Plurien (22) 900; celui du Tréhou (29) 800.

- 500 Arrivée des Celtes
statère des Vennètes Les Celtes, qui maitrisent la métallurgie du fer, (nos gaulois) s'installent en Bretagne vers 500 avant JC. Ils s'organisent en "cités" :
les Vennètes occupent l'actuel Morbihan, les Namnètes le Nord de la région Nantaise, les Corioslites les Côtes d'Armor actuelles, les Riedonnes le Nord Est de la pénninsule bretonne. Le nom du peuple celte qui occupe alors le Finistère actuel jusqu'à l'arrivée des Bretons vers 400 ap JC, les Osismes, n'est connu que par les citations de Jules César dans son ouvrage "la guerre des Gaules" et par une inscription sur une borne.
57 av JC Conquête de la Bretagne par les Romains
César, après des campagnes victorieuses dans le reste de la Gaule, envoie P Crassus négocier la reddition des populations de l'Ouest : Vénètes, Osismes, Redons, Unelles, etc... Ceux ci se soumettent puis se révoltent sous la conduite des Vénètes. Défaits une première fois au cours d'une bataille navale dans le golfe du Morbihan, les peuples de l'Armorique sont définitivement battus à Alésia en 52 avant JC, bataille à laquelle participent 3 000 Osismes.
10 ap JC Fondation de Carhaix
La ville de Carhaix (Vorgium), centre administratif de la région et capitale des Osismes, est fondée en 10 apres JC par les Romains. Dans sa plus grand extension elle couvrira 150 hectares.

==> En savoir plus : site consacré aux fouilles de Vorgium

Un réseau routier assez dense est mis en place par les Romains rayonnant partiellement à partir de Carhaix :
Réseau routier à l'époque romaine
Le pays de Bannalec à l'époque des Romains
Sous l'occupation romaine, la pays de Bannalec (en particulier le Nord de ce "pays") semble très peu peuplé d'après l'analyse de la densité des villas romaines.
vers 250 Premières invasions barbares
L'Empire romain subit les premières invasions barbares qui sèment le trouble jusque dans le Finistère pendant 50 ans comme en témoignent les nombreux enfouissements monétaires dans la région.
vers 350 Début du déclin de la civilisation gallo romaine
A compter de 350, l'aqueduc de Carhaix n'est plus entretenu, les établissements d'origine romaine déclinent.
vers 400 Départ de l'administration romaine
Les habitants de la région chasse l'administration romaine désorganisée par l'effondrement progressif de l'Empire Romain.
400-600 Installation des Bretons
Les premiers Bretons s'installent en Bretagne peut être appelés par l'administration romaine pour renforcer la défense de la région. Il n'y aucun témoignage direct de cette migration, sans doute parce que cet évènement était complètement éclipsé par la désintégration de l'Empire Romain d'Occident : les premiers documents écrits attestant la présence des Bretons en Bretagne sont datés de 511.

L'exode des bretons vers la Bretagne et donc le Finistère se poursuit durant environ 2 siècles, sous la pression d'autres Celtes : des Scots installés en Irlande le long du canal de Bristol semble t'il (Les saxons qui avaient commencer à envahir l'Angleterre par l'Est ont été innocentés par les historiens modernes).

l'immigration bretonne Les historiens ont déduit de manière indirecte (toponymie,...) que les bretons seraient originaires de 3 régions distinctes :

- des habitants du Devon se seraient installés sur la cote Nord donnant le nom de leur peuple "Dommonée" à cette région de la Bretagne

- des ressortissants de Cornouaille (Cornwall) aurait peuplé la .... Cornouaille Bretonne

- Enfin une vague d'immigration postérieure aurait amené des celtes originaires du pays de Galles comme cela semble attesté par l'origine des Saints Bretons qui, selon la légende, ont encadré la vague migratoire ainsi que par la ressemblance de certains toponymes : on trouve au Pays de Galles un Llangollen, Twrch et Elliant qu'on ne peut que rapprocher des Langolen, Tourch et Elliant finistériens.

On avance que du fait de la faible densité de la population autochtone et d'une certaine proximité culturelle, l'occupation du Finistère par les bretons a du se faire pacifiquement contrairement à la région de Vannes - le Broërec - dont sait qu'elle fut conquise postérieurement par la force des armes.


Les premières circonscriptions religieuses sont mises en place dès cette époque car les bretons sont christianisés.

Les bretons seront durant 150 ans les vassaux du peuple des Francs qui dominent désormais l'ancienne Gaule romaine.

Un témoignage curieux et émouvant sur ces premiers bretons, chassés de leur ile, nous est parvenu de l'historien grec Procope qui vivait à l'époque à Byzance (vers 550); il tenait d'ambassadeurs francs le récit légendaire qui suit :

"Les habitants de cette région (la Bretagne) disent qu'à tour de rôle ils sont chargés d'effectuer le transport des âmes. Ceux qui doivent assurer pour ce travail le relais des autres la nuit suivante, rentrent chez eux sitôt la nuit venue et dorment, attendant celui qui les rassemble pour accomplir la tâche. Et, à une heure tardive de la nuit, ils ont conscience qu'on frappe à leur porte et ils entendent comme une voix qui les appelle ensemble à leur besogne. Et eux, sans hésiter, se lèvent alors de leur lit et se dirigent vers le rivage, sans comprendre quelle nécessité les pousse à agir ainsi, mais contraints cependant de le faire. Là ils voient des barques prêtes à appareiller sans personne à bord, non pas leurs barques à eux, mais des barques autres. Ils y montent et empoignent les avirons. Ils ont conscience que les bateaux sont chargés d'un grand nombre de passagers et sont mouillés par les vagues impétueuses jusqu'à la limite du bordage et l'emplacement des rames, n'étant plus qu'à un doigt seulement au dessus de l'eau; eux mêmes cependant ne voient personne, mais après avoir ramé une simple heure, ils atteignent Brittia (les iles Britanniques), alors que quand ils font le voyage avec leurs propres barques, sans se servir des voiles mais en ramant, ils effectuent difficilement la traversée en un jour et une nuit. Alors, quand ils ont touché l'ile et ont été délesté de leur fardeau, ils repartent à toute allure, leurs bateaux devenus soudainement légers et hauts sur l'eau, la quille seulement immergée. Quand à eux, ils ne voient personne s'asseoir à bord ou quitter le navire mais ils disent entendre une sorte de voix venant de l'ile qui semble annoncer bien haut à ceux qui prennent les âmes en charge chacun de leurs passagers par son nom, énumérant les dignités qu'il occupait auparavant et citant le nom de son père avant le sien. Si d'aventure des femmes se trouvent avoir fait la traversée avec eux, on annonce le nom de hommes à qui elles étaient mariées de leur vivant. Voici donc ce qui advient aux dires des hommes de ce pays."