Procédures criminelles (Coups et blessures 1760-1770) de la sénéchaussée de Concarneau
cote 5B1311



L'archive cotée B1311 (ou 5B1311) rassemble 21 procédures criminelles (coups et blessures) de la période 1760-1770 instruites par la Juridiction royale de la sénéchaussée de Concarneau. (la carte du ressort de la sénéchaussée et donc de la juridiction est à cette page)) .

La cote contient, si on se réfère aux chiffres figurant sur les sous chemises des procédures, 208 pièces (documents distincts tels que la plainte, l'audition des témoins, la sentence, l'audition du/des accusés, le procès verbal des médecins, etc...) représentant environ 500 feuillets.

La transcription effectuée dans cette page se limite généralement, faute de ...temps, à la seule plainte ou ce qui pouvait en tenir lieu : les objectifs de ces transcriptions étant d'abord de signaler l'existence de la procédure aux généalogistes concernés par les personnes citées et ensuite de privilégier le document apportant le plus d'informations sur le cadre de vie de nos ancêtres. Il en résulte évidemment une vision un peu ... biaisée de l'affaire exposée.

Accéder aux transcriptions des procédures :

  Joseph Antoine de Carganel contre Jan le Bihan

Date

:

1761

Nombre de pièces

:

1 pièce

Paroisse : La Forêt Fouenant


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse
de CARGANEL de LAVERGNE Antoine Joseph Plaignant Receveur des fermes du roi    
BIHAN (le) Jean Accusé     La Forêt Fouenant
DROALEN Louis Accusé     La Forêt Fouenant
RICA Jean Accusé     La Forêt Fouenant



Plainte


Supplie humblement le sieur Antoine Joseph de Carganel de Lavergne, receveur et sous-brigadier des fermes du Roi, demandeur et complaignant, contre Jean le Bihan, Louis Droalen et Jean Rica déffendeurs et accusés.

Disant que le neuvième jour de Novembre 1761, revenant de Quimper et étant arrivé jusqu'à la maison de Louis le Ster, aubergiste au bourg de la Forêt (Fouenant), il demanda une bouteille de vin blanc qui lui fut refusée.

Jan le Bihan le prie alors de venir au logis, à quoi il aquiesca. Mais le Bihan couvrait sous son air de bonne amitié un dessein barbare et sans doute prémédité.

En effet à peine fut il rendu au vis à vis de la maison de Jean le Marc, pilote des fermes du Roi, que ce traître le saisit par les cheveux, lui arracha sa bourse, lui donna plusieurs coups de pied sur les reins, enleva un de ses pistolets qui lui revient à 18 livres, lui rompt une bague d'or à une seule pierre qu'il portait au doigt et qui lui a coûté 40 francs et le maltraita si rudement qu'il se trouve (aujourd'hui) hors d'état de remplir les devoirs et sa charge

Se voyant ainsi attaqué et ne pouvant exciter la compassion de Louis Droallen et Jean Rica, présents, dont il implorait le secours et qui semblaient prendre plaisir à tous ces outrages et excès qu'on lui faisait, il n'eut pas d'autre ressource que de crier à haute voix qu'on l'assassinait;

A cet instant Le Bihan et les spectateurs oisifs (témoins) de sa belle action (celle du Bihan) craignant d'être surpris s'enfuirent le plus vite qu'il leur fut possible.

Jan le Marc réveillé par (les cris) du suppliant sortit de chez lui et fut obligé de le conduire jusqu'à Stang a Lertrec? ou il demeure (vers) environ les cinq heures du matin neuvième de ce mois.

Toutes les circonstances aggravent l'action infâme de Jean le Bihan et de ses complices; car c'est en faisant semblant de vouloir lui rendre un bon service qu'il a pris son temps pour l'accabler; il a profité des ténèbres de la nuit pour attaquer avec plus d'avantages ; Il a abusé de la confiance qu'on lui témoignait et pour être plus sur de son coup il a saisi par derrière comme font les lâches.

Le suppliant est dans la nécessité pour s'acquitter des fonctions attachées à son état de voyager de jour et de nuit. C'est pour quoi on doit punir avec la plus grande sévérité ceux qui les outragent et les maltraitent.

Le Bihan, non content d'avoir déchargé sur lui toute sa fureur, l'a encore dépouillé de plusieurs papiers concernant les droits de la ferme qu'il portait dans ses poches. Peut on imaginer rien de plus noir.

Il est vrai que Louis Droalen et Jean Rica n'ont point frappé le suppliant mais quoi qu'ils furent très en état de le secourir et de mettre un frein à la brutalité de Jean Le Bihan. Ils connivaient (ils étaient de connivence) à tout ce qu'il faisait comme il parut, après, par leur fuite précipité quand le suppliant cria qu'on l'assassinait. Ils sont donc complices et fauteurs de tout ce que le Bihan a fait lui même.

Le suppliant n'avance rien qu'il ne puisse prouver très facilement, car Louis le Ster et femme le virent s'en retourner chez lui accompagné des accusés. Or de la maison du Ster à l'endroit ou il fut attaqué, il n'y a pas plus de 50 pas; c'est dans cet endroit, la meme, que Jean le Marc vint le trouver et le conduisit jusqu'à Stang à l'ertrec. Il est encore d'autres témoins dont on se servira en temps et cieux etc....

  Yves Lagadec fils de Yves et de Marie le Noach contre Marie le Gall

Date

:

1760

Nombre de pièces

:

9 pièces

Paroisse : Saint Yvy


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse
LAGADEC (lr) Yves Plaignant 13 ans la Villeneuve Saint Yvy
NOACH (le) Marie   Mère du plaignant la Villeneuve Saint Yvy
GALL (le) Marie Accusé   Kerlotu Saint Yvy

Plainte


Supplie et nous remontre très humblement Yves le Lagadec fils mineur de défunt autre Yves le Lagadec et de Marie Le Noach sa veuve, autorisé de latite le Noach sa mère et tutrice, demeurant au lieu de la Villeneuve trêve de Saint Yvy paroisse d'Elliant l'un et l'autre, demandeur et accusateur par la présente, contre Marie Le Gal, veuve ménagère, demeurant au lieu de Kerlotu en ladite trêve de Saint Yvy.

... disant que dimanche dernier second du présent mois de mars 1760, le dit Yves le Lagadec fils, âgé de 13 ans ou environ, sortant d'entendre les vêpres en l'église de Saint Yvy, fut assailli par ladite Marie le Gall sans savoir pour quelle raison, (celle ci) le traitant indignement à coups de pieds et de pierres (au point) qu'elle lui a fait à la tête une plaie considérable ainsi qu'il se justifie par le procès verbal qu'en a rapporté le sieur Broutin maître chirurgien juré aux rapports de cette ville.

La fureur de cette femme était poussée à un si haut point que, non contente d'avoir maltraité cet enfant et séparée par des gens charitables, elle voulut se saisir encore de nouvelles pierres pour, disait elle, achever ce pauvre enfant qui ne l'a jamais désobligée en rien, ce qu'elle n'eut jamais manqué d'effectuer si ces mêmes personnes ne s'étaient opposées à ses violences et n'eussent retirées cet enfant de ses cruelles mains.

  Francois Jamet contre Jean Jamet et Isabelle Boissic sa femme

Date

:

1762

Nombre de pièces

:

3 pièces

Paroisse : Scaer (Kerfrinq)


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse

Plainte


Supplie humblement Francois Jamet, demandeur et accusateur,

Disant que, vendredi matin 17 de ce mois (à) environ 10 à 11 heures, qu'étant dans une garenne nommée goarem vran aux issues du villages de Kerfrinq en Scaer, (occupé) à couper la litière.

Les nommés Jean Jamet et Isabelle Boissic sa femme, émancipé de justice sous l'autorité de Thomas Jamet son curateur, survinrent ou il fut bien surpris en cet instant de voir ledit Jan Jamet lui sauter au pouille sans savoir pour quelle raison;

(il) se mit en défense et étant le plus fort se jeta sur lui sans cependant lui faire aucun mal et, dans le même moment, la femme dudit Jean Jamet s'arma de la faucille de son mari et elle donna 2 ou 3 coups sur la tête du dit exposant et le blessa très dangereusement; celui-ci, pour se garantir la tête, porta sa main au dessus et du coup qu'elle lui portat lui coupa presque un doigt ainsi que justifie le procès verbal d'état des excès commis vers la personne qu'il a fait rapporter par Mr Henry Albert Lozach, chirurgien juré au présidial de Quimper le lendemain 18 dudit (fait);

(De) Plus, rendu chez eux au village de Kerfincq, la femme dudit Jean Jamet dit de haute voix en sa langue bretonne que c'était elle et son dit mari qui l'avait réellement blessé et ce qui lui faisait plus de peine c'était de ne l'avoir point tué parce qu'elle était aurait été exemptée de le faire à l'avenir

Cet excès commis commis réduit le dit exposant, aujourd'hui, à ne pouvoir vaquer à ses travaux ordinaires ni même, pour mieux dire, rien faire etc....

Signé Treussart procureur

Annotation : permis d'informer du fait et ... à Concarneau le 20/12/1762 signé Du Laurens

Témoignages

Jan le Belleguic, laboureur, âgé de 25 ans, demeurant au lieu de Keranfleach de la paroisse de Scaer, .. Paul Tallouarn, journalier, âgé de 35 ans, demeurant au village de Keranflecq paroisse de SCaer Jacquette Guernadou femme de Christophe Even, tailleur, âgé de 60 ans demeurant au lieu de Kerfreincque paroisse de Scaer

  Marie Kerandréau veuve le Du contre Marie Guernio femme Gouiffès

Date

:

1762

Nombre de pièces

:

5 pièces

Paroisse : Rosporden


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse

Plainte


Supplie et vous démontre humblement Marie Kerandreau, veuve de Michel le Du, demanderesse par la présente contre Marie Guernio, femme de Claude Gouiffès, aubergiste à Rosporden défenderesse et accusée.

Disant qu'elle ne sait par quelle fatalité elle s'est attirée l'aversion de la femme dudit Gouiffès; plus elle l'examine et moins elle trouve de raison qui ai autorisé la dite Guernio à se servir contre la suppliante de la manière la plus cruelle.

(les points de suspension correspondant à des parties de l'acte qui ont été déchirés) En effet mercredi dernier quinze de ce mois l'après midi , ladite suppliante était chez (elle) tranquillement et occupé .... des crêpes à l'appui de ... se procure sa nourriture et ne ... point à se voir engagée dans une affaire , quand, pour son malheur, la défenderesse entra chez elle et, sans lui donner le temps de se reconnaître, elle se jeta avec fureur sur la suppliante en lui proférant mille injures et mille horreurs.

Les termes dont elle s'est servie sont trop humiliants et trop honteux pour être mis sur papier.

Enfin la défenderesse maltraita si fort la suppliante que, s'il n'était pas survenu du monde, on croit que ses jours étaient risqués entre les mains de cette femme furieuse ...

....elle était toute ensanglantée et couverte de blessures, le procès verbal que a fait rapporter de son état par les chirurgiens de Concarneau prouvera qu'elle n'avance rien à crédit....

Si des procédés aussi violents n'étaient pas remis et si l'on ne punissait pas sévèrement de pareilles suites, on ne serait pas en sûreté et le faible serait toujours la victime des plus forts et des plus riches. Enfin, monsieur, la suppliante a été attaquée dans sa propre maison, excédée de coups, injuriée de paroles les plus outrageantes. C'est une malheureuse femme qui a recours à votre autorité, etc...

Annotation : Soit faire information des faits et (de) la plainte ... le 20/12/1762 signé Du Laurens

  Alain le Séhédic contre Hervé le Reun

Date

:

1763

Nombre de pièces

:

3 pièces

Paroisse : Fouenant (Kercaradec)


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse

Plainte


Supplie et remontre humblement Allain le Sehedic, ménager, demeurant au lieu noble de Kercaradec demandeur et plaintif contre Hervé le Réun valet à bras chez Jeanne Bertholom au lieu de Kerledan défendeur et accusé les deux paroissiens de Fouenant.

Exposant que retournant du travail du grand chemin de compagnie avec Corentin Goarin son valet le mercredi vingtième du présent mois d'avril et rendus environ les cinq heures après midi à un croissant (carrefour) de deux chemins dont l'un conduit au bourg de Fouenant au village lantecost et l'autre à celui de la Rueneuve en ladite paroisse où ils furent atteints (rejoints) par l'accusé qui revenait aussi du travail du grand chemin qui après avoir pris deux ou trois pas en avant détourna vers le plaintif et lui donna (un coup) d'une pelle qu'il tenait en main sur la tête au suppliant sans lui avoir donné aucun sujet et l'assomma d'un coup de cette pelle

Ou le suppliant resta quelques temps sans pouvoir se relever jetant une grande quantité de sang par la bouche et par le nez d'où il ne put se rendre chez lui que par l'aide et le support de son valet et des enfants d'Yves Gourmelen du lieu de Kerrolland audit Fouenant, ses neveux, et , depuis ,est détenu au lit sans pouvoir se remuer que par l'aide de quelques personnes et en très (grands) risques de sa vie.

Pour avoir réparation de tel excès commis en sa personne par l'accusé, l'exposant a l'honneur de requérir de votre équité ordinaire, ce considéré etc..

Annotation : permis d'informer du fait .... le 26/4/1763 signé Du Laurens

  Marie Daoudal (Elliant) contre Christophe Colliou

Date

:

1763

Nombre de pièces

:

5 pièces

Paroisse : Elliant


Nom Prénom Rolle Parenté, profession, age Village Paroisse



Interrogatoire de l'accusé


(la plainte ne figure pas dans les documents conservés aux archives) 17/2/1764

Interrogatoire .. à la requête de Marie Daoudal femme de Jean Le Corre ... contre Christophe Colliou accusé .. auquel il a été procédé à la chambre du Conseil par nous, écuyer Antoine du Laurent, conseiller du Roi, sénéchal et premier magistrat du siège de Concarneau ayant pour le rapport le soussigné greffier et pour interprète de la la langue bretonne M Jean Grenier. De lui le serment pris la main levée, le 9 janvier 1764.

A comparu devant nous un homme de moyenne stature habillé d'un pourpoint bleu levant un chapeau à la main duquel avons pris le serment, après lui avoir fait lever la main, de dire et répondre vérité. Lequel a promis en conséquence.

Interrogé par l'interprète en sa langue bretonne de son nom, surnom, age, qualité, demeure et .... a dit ... se nommer Christophe Colliou, âgé de 27 ans, être ménager et demeurer au lieu de Kerenmiel en la paroisse d'Elliant.

Interrogé par l'interprète où il était le 25 du mois d'octobre dernier et si le dit jour il ne rencontra pas ladite Daoudal et si le même jour il ne charroyait pas des landes et genêts par un parc (champ) appartenant à ladite Daoudal, qu'elle lui en fit des reproches qu'il devait charroyer par ses (propres) terres et que l'interrogé répondit que des femmes ne l'auraient point empêcher de passer et continuer à charroyer.

Répond ... qu'il est vrai que ledit jour il vit ladite Daoudal, qu'il charroya aussi les litières par un parc lui appartenant et que ladite Daoudal lui en fit des reproches et voulut s'y opposer, que l'interrogé lui répondit qu'avant qu'elle fut propriétaire de ce parc on avait charroyé par la et qu'après on le ferait et conteste le reste de l'interrogation.

Interrogé par l'interprète s'il n'est pas vrai que, ladite Daoudal voulant s'opposer à la continuation du charroi, l'interrogé ne terrassa pas ladite Douadal sur l'échailler (clôture d'un champ fait avec des branches d'arbres) dudit parc qu'il avait tiré pour se faire le passage de la charrette et s'il ne donna pas un coup de son pique-boeuf à ladite Daoudal jusqu'à lui faire sortir du sang de la bouche.

Répond ... qu'il est vrai qu'il avait tiré pour faire une ouverture l'échailler qui bouchait le parc et que ladite Daoudal ayant voulu sauter aux cheveux de l'interrogé ce dernier la terrassa et la fit tomber sur ledit echailler et conteste le surplus de l'interrogation.

Lui avons démontré qu'il n'a pas dit (la) vérité et que le contraire se trouvera prouvé par les informations.

Répond par l'interprète avoir dit et répondu la vérité.

Tels sont les interrogatoires réponses et dénégations lesquelles (à) lui lues et répétées séparément par l'interprète en sa langue bretonne a dit y celler toute (la) vérité, y persister n'avoir à augmenter ni diminuer et a déclarer ne savoir signer de ce interpellé.

Ledit jour et an

Signé Du Laurent

Soit l'interrogatoire ci-dessus et l'état du procès communiqué au substitut du siège? et ledit interrogatoire à ladite Marie Daoudal partie civile pour en prendre telles conclusions qu'ils verront ....

A Concarneau le même jour et an

Signé Du Laurent

Témoignages


Jean Martin boucher, du bourg d'Elliant, 46 ans Guillaume Gourmelen, ménager laboureur, de kerlou en saint yvy, 50 ans Yves le Corre, boulanger, du bourg de Saint Yvy,, 22 ans Jan le Gal, tailleur d'habit de campagne de poul bian en Elliant, 50 ans Jan Ruellou, boulanger, du bourg d'Elliant, 36 ans

Sentence


Entre Marie Daoudal autorisée de justice demanderesse et accusatrice contre Christophe Colliou défendeur et accusé joins le sieur procureur du Roi.

Vu par nous écuyer Antoine du Laurent conseiller du roi, sénéchal et premier magistrat civil et criminel au siège royal de Concarneau

Du jour le tout mûrement considéré, nous jugeant définitivement les interrogatoires de Christophe Colliou; vu ce qui résulte de l'état des charges ayant égard à la requête de Marie Daoudal du 25 janvier dernier avons condamné ledit Christophe Colliou trouvé chargé par les informations d'avoir maltraité la dite Daudal à 20 £ de dommages et intérêts et aux dépens du procès (estimées) à la vue des pièces à la somme de 70 £ 18 sols (un mot) épices, conclusions et retrait de la présente.

Lui faisons défense de retomber en pareille faute à l'avenir sous (peine d'une) plus grande peine.

Arrêté à la chambre du Conseil le 8/2/1764

  Hervé Rannou contre Hervé Bernet et Jeanne Rannou

Date

:

1763

Nombre de pièces

:

5 pièces

Paroisse : Tourch


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse

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Plainte


Supplie humblement Hervé Rannou, ménager demeurant au lieu de Kervedal en la paroisse de Tourch ,demandeur et plaintif contre Hervé Bernet et Jeanne Rannou sa femme défendeurs et accusés.

Disant qu'il a le malheur d'avoir pour voisins les défendeurs qui, quoi qu'ils soient parents, cherchent à tout instant les occasions de mal faire et nuire au suppliant et à sa famille.

Les défendeurs ont toutes facilités d'insulter le suppliant qui demeure porte à porte avec eux et ces premiers saisissent presque toujours les moments ou il ne se trouvent qu'eux pour faire tout le mal dont ils sont capables.

Le 28 du présent mois de janvier environ, le soleil couchant, ne pensant nullement avoir aucun démêlé avec qui que ce fut, il fut attaqué par les défendeurs et Jeanne Rannou lui donna plusieurs coups de sabot dont il a la tête percée.

Il était hors de défense par la présence du mari de ladite Rannou qui avait une fourche à landes levée et qui menaçait le suppliant qui ne sait comment il se serait tiré d'affaire ou plutôt il ne serait (un mot) sans que Dréau le Guiader s'opposât à la fureur des parties adverses et les empêchât de continuer leurs mauvais traitements et la présence inopinée de leurs valets qui survint après les coups et qui vit le pauvre suppliant tout couvert de sang.

Apres cette scène il se pensait quitte et ne croyant pas qu'après avoir été aussi maltraité par les défendeurs, ils auraient aux assez de malice pour revenir à la charge.

Cependant dans la nuit du 28 au 29 du présent (mois), ils sont entrés chez le suppliant et l'ont assommé de coups de façon qu'il a après le bras gauche rompu.

Il n'y a que la triste situation du suppliant qui puisse prouver cette scène tragique et faite dans les obscurités de la nuis sans autres témoins que les murailles de la maison.

Le suppliant déjà insulté dans différentes occasions, aurait passé le tout sous silence dans l'espoir que les accusés reconnaissant leurs torts vivraient dorénavant dans la décence qu'il convient. Il avait même oublié la dernière scène de La Rannou femme dudit Bernet qu'il y a environ 3 mois battit misérablement la femme du suppliant .

Et pour prouver les faits d'aujourd'hui et la continuité des scènes des défendeurs, il attend faire prouver ces anciens faites.

La suppliant a été ce matin obligé de se faire escorter et accompagner jusqu'à Rosporden par son beau frère (de) crainte des défendeurs et accusés qui voulaient l'empêcher de sortir de chez lui et qui l'ont accablé de menaces et d'insultes.

Vous voyez, messieurs, que la patience du suppliant est à bout. Il ne peut garantir ses jours et ceux de sa famille qu'en demandant votre protection et en recourant à votre justice pour obliger les défendeurs à changer de façon etc ....

Annotation : permis d'informer des faits et de la plainte et pour l'audition des témoins assignation au 3 février prochain. A Concarneau le 30 janvier 1763. Signé Du Laurent.
  Tumec le Guillemet contre Guillaume le Bonder et Elisabeth Kerlan et Marie Janne Croissant

Date

:

1763

Nombre de pièces

:

3 pièces

Paroisse : Tregunc


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse



Plainte


Supplie humblement Tucmec Le Guillaouet, tailleur de profession, âgé de 22 ans et autorisé d'autre Tumec le Guillaouet son père demandeur et complaignant contre Guillaume le Bunder aubergiste, Elisabeth Kerlan sa femme et Marie Jeanne Croissant leur domestique défendeurs et accusés.

Disant que dimanche premier de ce mois et jour du Pardon ou d'assemblée du Pardon de la paroisse de Tregunc, voulant se recreer et traiter ses amis, il fut avec eux (vers) environ les huit heures du soir de sa demeure qu'il fait audit bourg de Tregunc en celle des accusés du même bourg et il y but quelques bouteilles de cidre.

Environ et sur les dix à onze heures , les personnes qui avaient bu avec le suppliant se retirèrent et tôt après il quitta aussi ladite maison pour s'aller coucher tranquillement chez lui.

Mais à peine eut il fait cinq à six pas hors (de l') auberge et maison des accusés, qu'il fut attaqué et assailli par le dit Bonder qui le saisit, le prit aux cheveux sans nulles raison, ce qui obligea le suppliant de se mettre en défense chose très légitime.

En conséquence ils se coll(et)èrent mais l'accusé craignant avoir pris un mauvais parti, cria à l'aide et aussitôt la femme et la servante de l'accusé accoururent à son secours (au secours de l'accusé).

Le suppliant, ayant 3 contre lui, résista peu et fut terrassé pas ses adversaires qui l'accablèrent de coups de pied et de poing sur toutes les parties de son corps avec un acharnement qui dénotait qu'ils en voulaient à sa vie.

Enfin il a été si maltraité qu'il a le visage tout déchiré et coupé dans différents endroits tant par leurs coups que leurs morsures.

En un mot il est tout couvert de meurtrissures et plaies et sans contredit c'était fait de sa vie, s'il ne lui était venu quelque secours.

Heureusement pour le suppliant quelques personnes aperçurent cette scène tragique et crièrent qu'on tuait un homme. Aussitôt on accourut et on tira ce pauvre malheureux des mains de ces barbares qui fut laissé sur la place comme mort et qui fut quelque temps immobile et sans connaissance.

Enfin il a été si fort maltraité et s'en ressent si fort qu'il est cousu de douleurs dans tout son corps et qu'il a toutes les peines possibles à se remuer, ce qui l'a déterminé pour éviter de plus fâcheux accidents à se transporter chez un chirurgien pour se faire traiter et panser de ses blessures qui lui ont aussi occasionnés de la fièvre?

Le suppliant, hors d'état de quelque temps de pourvoir à sa subsistance par son travail, attendu l'état fâcheux ou il se trouve et pour qu'il y soit pourvu et pour constater sa triste situation a fait faire et rapporter procès verbal de l'état de ses blessures par les chirurgiens de Concarneau le quatre de ce mois.etc...

Annotation : Acte de la plainte et permis d'informer des faits. A Concarneau le 6 mai 1763. Signé : Du Laurent
   Jean le Calvez et Jeanne Keradenec contre Alain Helias

Date

:

1763

Nombre de pièces

:

11 pièces

Paroisse : Fouenant


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse

Pas de plainte

Demande de dédommagement


Supplient et vous remontrent très humblement Jean le Calvez et Jeanne Keradenec son épouse, demandeurs et accusateurs en vertu de (la) requête en forme de plainte du 21 du mois de juin dernier et encore pas la présente requête contre Alain Helias défendeur et accusé.

Exposant que les insultes et mauvais traitements que les suppliants reçoivent à tout moment dudit Alain Helias, ayant le malheur de l'avoir pour leur plus proche voisin, les auraient obligé (un mot) de le faire se contenir à l'avenir, de présenter devant vous leur requête ledit jour 25 dudit mois de juin dernier afin d'avoir permission d'informer des dites insultes et mauvais traitements

Qu'en conséquence de la permission que vous leur avez accordé au pied de la même requête vos suppliants ont fait entendre au jour fixé le nombre de 5 témoins lesquels étant présents et ayant même vus la cruauté avec laquelle l'accusé avait accable le dit Calvez et sa femme;

Ces derniers sont sans doute lieu de se flatter que les dits témoins n'on pas manqué d'en parler ce qui doit opérer de manière bien sensible la preuve des (un mot) excès de mauvais traitements que l'accusé a commis en leurs personnes sans que les dénégations qu'il peut avoir fait en son interrogatoire y puissent en aucune façon y préjudicier, non seulement parce qu'elles sont fausses et qu'il ne les a enfin faites que parce que tous vilains cas sont reniables et néanmoins punissables.

Aussi pour y parvenir et avoir en même temps des dédommagements proportionnés à l'atrocité des injures et mauvais traitements qu'ils ont reçus et qui sont de plus justifiés par le procès verbal fait le 22 du même mois de juin dernier par les sieurs Dubolay et Dubois chirurgiens au rapport de la sincérité et bonne foi duquel on peut d'autant moins douter qu'ils ont tous deux été répétés sur leur dit procès verbal et qu'ils ont unanimement déclarés y persister n'y avoir rien à augmenter ni diminuer.

C'est pourquoi les dits Calvez et femme ayant été très longtemps hors d'état de pouvoir non seulement travailler mais même veiller à leurs affaires, cela (qui) leur a causé un tort très considérable et les oblige de recourir (quelques mots) pour être (un mot) de requérir sous le bon plaisir et agrément du siège ce considéré.

Qu'il vous plaise messieurs, ayant égard à tout ce que dessus exposé et à ce qui résulte de l'état d'information et autres pièces de l'instruction, faire défense audit accusé de leur méfaire, médire et maltraiter à l'avenir, à peine d'être puni comme rebelle à justice, et le condamner de leur payer par provision une somme de 100 £ pour dédommagements des torts et dommages qu'ils ont souffert tant en leurs personne que biens à l'occasion des mauvais traitements dont il s'agit et en tous leurs dépens sauf à(=si) monsieur le procureur du roi (est amené) à prendre de son office pour la sécurité et intérêt public telles autres conclusions qu'il jugera convenable et faire justice.

annoté : soit joint aux informations .... à Concarneau le 18/8/1763 signé Du Laurent
  Laurence le Breton épouse Kerveil contre Louis le Guillou

Date

:

1763

Nombre de pièces

:

3 pièces

Paroisse : Locamand


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse



Plainte
Supplie humblement Laurence le Breton femme d'Alain Kerveil et autorisée de ce dernier demanderesse plaintif contre Louis le Guillou du village de Kerdauniou en la paroisse de Locamand défendeur et accusé.

Disant que le 29 du mois de septembre dernier, environ les 9 heures du matin, le dit Guillou, qui en voulait on ne sait pourquoi à la demanderesse et à son mari, voulut rendre la demanderesse la victime de sa mauvaise humeur, et quoique la suppliant ne cherche qu'à s'échapper à sa fureur, le défendeur tomba sur elle à coups de bâton, lui en donna plusieurs coups dont elle se trouve très incommodée.

La suppliante fut obligée d'appeler des chirurgiens pour inciser les contusions desquels ils ont rapporté leur procès verbal le 7/10 présent mois.

Si la suppliante ne se plaignait pas en cette occasion elle serait pour le cas et son mari d'essuyer les vilenies du défendeur pourquoi elle serait obligée d'avoir recours à la justice de requérir. etc...

Annotation : permis d'informer des faits ... à Concarneau le 10/10/1763; Signé Du Laurant
  Marie le Bourhis épouse le Corre contre Allain le Quéméner et Marie le Guerlédan

Date

:

1766

Nombre de pièces

:

3 pièces

Paroisse : La Forêt Fouenant


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse



Plainte


Supplie humblement Marie Le Bourhis femme de Jan le Corre et de lui autorisé demandeuse et plaintive contre Alain le Quemener et Marie le Guerledan sa femme défendeurs et accusés.

Disant que 25 avril dernier environ, brun de nuit (commencement de la nuit), allant prendre les bestiaux pour les ramener à l'étable, passant devant un champ nommé parc ar leurguer aux dépendances du lieu de "trémroé bian", trêve de la Forêt Fouenant, la plaignante rencontra dans ledit parc ar leurguer le bétail d'Alain le Quemener et de Marie le Guerledan sa femme que conduisaient Alain, Jean et Anne le Quemener leurs enfants lesquels malgré la précaution qu'on avait été de mettre une claie sur le champ ci dessus susnommé trouvèrent le secret d'y faire passer leur troupeau.

La suppliante à son grand étonnement les trouva tous dispersés dans son bled.

On sent bien qu'une pareille rencontre n'est point amusante et on n'aura pas de peine à se persuader combien des bestiaux affamés, exténués et éclopés par la rigueur de l'hiver se rédimèrent (se rachetèrent) sur le gras pâturage de la longue diète q'ils venaient de faire et combien par conséquence nous a t'il pas fait de dommages dans un bled à peine en chalumeaux.

Etre donc sensible à une telle perte et témoigner son mécontentement est ce une chose nouvelle ? Non et l'expérience journalière ne nous démontre que trop que l'homme peu maître de son premier mouvement voit rarement sans émotion un dommage réel dans son bien sans s'en plaindre.

Et qu'il fut au moins permis d'exhaler sa douleur et plainte, ce mouvement est purement humain. C'est pourquoi on l'appelle mouvement matériel parce que la réflexion ni la délibération n'y ont aucune part.

Cette vérité inculquée dans les âmes vertueuses trouva toute la force dans celle de la plaignante qui sentant toute la force qu'elle avait sur ces méchants enfants osa la clémence que lui préfèrerait son inclination. Son bon naturel se contenta de les rudoyer, leur reprochant cependant combien leur méchanceté à ouvrir ladite claie lui causait tort et qu'ils n'eussent pas à retomber en pareille faute.

Ces enfants sur ce qu'on les rudoyait abandonnèrent les bestiaux, que la suppliante aurait été bien en droit d'arrêter à l'effet de répondre du dommage fait dans son bled, pour prévenir leur mère de ce qui s'était passé.

Ladite Marie le Bourhis plaintive ne craignant rien plus que de faire de de la peine à ses voisins particulièrement audit le Guerledan et Marie le Quemener sa femme auxquels peu de temps auparavant cette fâcheuse aventure dont le récit seul répugne à l'humanité, le dit Le Corre, mari de la plaignante, avait de bonne amitié fait un charroi de bois assez considérable avait déjà oublié la semonce qu'elle avait fait un instant auparavant aux enfants de ladite Guerledan et ne pensait plus au mal passé

Moins à prévenir le mal à venir et pour les effets, elle était occupée à lier la claie ci dessus mentionnée avec des gaules qu'elle tournait lorsque tout à coup elle se sentit frappée avec tant de force sur la tête d'un coup de fourche de fer dont les empreintes personnifient bien l'instrument meurtrier qui l'a frappé , terrassée du premier coup, baignée dans son sang;

Epuisée et destituée de force elle reçut plusieurs autres coups sur différentes parties du corps, la preuve s'en trouve dans le procès verbal des sieurs du Balay et du Bois maîtres chirurgiens jurés aux rapport en cette ville de Concarneau en date du 28 avril dernier.... Et dans la coiffe ensanglantée et trouée par les branches de la fourche en question; ce fait peut encore se vérifier par le dépôt qui en sera fait au greffe et un témoin irrévocable de l'atrocité du forfait de ladite Guerledan.

En un mot la suppliante aurait été la victime patiente immolée de la fureur de son adversaire; le chef d'oeuvre ou plutôt le crime était sur le point de s'accomplir si par un hasard qui tient du miracle, Marie Bourhis, soeur de la suppliante, ne s'était trouvée pour l'arracher des mains de cette malfaitrice et la conduire chez elle avec bien de la peine.

La bonne intelligence qui avait toujours régnée entre l'accusée et la plaignante, les services d'amies qu'elles s'étaient rendues mutuellement en différents temps ne mettaient point ladite Guerledan en possession d'insolence et étaient encore moins pour elle des sujets recevables à l'autoriser à une telle extrémité de barbarie et inhumanité.

C'est pourquoi la suppliante a l'honneur de requérir avec une entière confiance etc..

Annoté : permis d'informer des faits de la plainte et pour l'audition des témoins assignation lundi 12 du présent (mois).
A Concarneau le 9/5/1667 Du Laurent
  Jean Etienne Hellou contre Alain le Cornu, Francois et Christophe Léberge

Date

:

1767

Nombre de pièces

:

3 pièces

Paroisse : Concarneau


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse



Plainte


Supplie Jean Etienne Hellou, maître cordonnier de Concarneau demandeur et accusateur contre Allain le Cornu, maître de chaloupe, Francois Teberge et Christophe Téberge son fils défendeur et accusés.

Disant que environ les huit heures du soir, le suppliant le nommé "mon plaisir" son compagnon crier à la porte qu'on l'assassinait et demandait de l'aide.

En conséquence le suppliant ouvrit la porte pour retirer son dit compagnon mais les susdits accusés et malfaiteurs entrèrent avec tumulte dans la maison du suppliant et la continuèrent de frapper le dit "Mon plaisir" et tombèrent également sur le suppliant qu'ils maltraitèrent de coups dans le temps qu'il s'efforça d'empêcher que l'on assomma son compagnon.

Les accusés animés d'une fureur extrême ne se contentèrent pas de frapper et battre le suppliant, ils donnèrent aussi quelques coups à la femme du suppliant qui était enceinte et lui firent une blessure entre l'oeil et le nez et l'ont mordu à la main.

Ils ont aussi déchirés la coiffe de l'enfant du suppliant âgé de 2 ans et continuant leurs indignités ils ont tant traités la soeur du suppliant qu'ils lui ont déchiré une jupe d'étoffe toute neuve de façon qu'elle ne peut plus s'en servir.

Les accusés et malfaiteurs étaient si furieux qu'ils battaient et frappaient tous venants et qu'on ne pouvait venir à bout de les séparer; enfin fatigués d'excéder le suppliant et sa famille, ils désemparèrent (sic) et laissèrent dans la maison deux chapeaux.

Le suppliant est d'autant plus surpris de cette indignité, qu'il n'y a jamais donné lieu, mais aussi il ne peut sans se commettre et s'exposer laisser cette action impunie d'autant que les malfaiteurs sont le père et le fils et le gendre très à craindre et qui pourront bien récidiver.

etc...
  Yves le Bris contre Joseph le Drougard

Date

:

1767

Nombre de pièces

:

4 pièces

Paroisse : Melgven


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse

Pas de plainte

Témoignages


Yves le Deuf, laboureur, de kerliougard en Melgven, 47 ans
Francois Josse, laboureur, de penenrat en Melgven, 46 ans
Anne le Goff, servante domestique chez Yves le Goff, de kerligouard en Melgven, 21 ans


dépose que le 8 de ce mois elle vit Joseph Drougard qui prenait de la paille appartenant à Yves le Bris pour mettre sous son bled;
ledit le Bris lui ayant fait des reproches de ce qu'il prenait (un mot) de ses pailles, Joseph Drougard qui avait une une fourche de fer à la main en donna trois coups sur la tête du dit Le Bris
Que le premier coup porta et que ledit Le Bris reçu les 2 autres sur les bras en parant sa tête
que ledit le Bris criant au secours la déposante alla avertir les nommés Yves le Deuff et Francois Josse de venir secourir le dit Le Bris
qu'elle a vu la tête de ce dernier ensanglanté par le coup de fourche

  Renée Nedellec veuve Brisson contre Dominique Jain et Simone Corric

Date

:

1767

Nombre de pièces

:

10 pièces

Paroisse : Concarneau


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse



Plainte


Supplie humblement Renée Nedellec veuve de Noel Brisson demanderesse et plaintive contre Dominique Jain et Simone Corric sa femme défendeurs et accusés, le dit Jain en autorité et pour répondre des réparations civiles.

Disant que le 28 du présent mois de Septembre à environ 2 à 3 heures de l'après midi elle était assise près (de) sa porte tenant un enfant de 9 mois sur les bras, le dit enfant appartenant à Pierre Ségalou et Claudine Nédelec ses beaux frère et belle soeur.

Dans l'instant elle vit le neveu de la dite Corric lancer un coup de pierre à la soeur du dit Ségalou son beau frère et comme cela arrive souvent et que cette petite fille ne peut sortir sans être attaquée et assaillie par ce petit drôle ou ceux qui lui appartiennent, la suppliante qui vit la dite Simone Corric lui reprocha qu'il état honteux que les pères et mères de cet ainsi que elle qui était sa tante, l'autorisent à frapper et insulter tout le monde.

Sur ce reproche, qui était bien fondé et fait avec toute la douceur possible, Simone Corric, comme pour une bonne effronté, ainsi que tout le reste de sa famille se répandit en invectives atroces envers la suppliante sa soeur et son beau frère.

Mais non contente de ces indignités, Simone Corric saisi une billette (petite bille de bois ?) et vint avec fureur en frapper la suppliante qui craignant que l'enfant qu'elle tenait sur les bras ne fut frappé tourna ses épaules et reçut tous les coups que ladite Corric dans sa fureur voulut bien lui distribuer.

Après 2 coups de bâton bien reçus, la dite Corric saisit la suppliante aux cheveux et la terrassa, l'enfant fut saisi par une femme étrangère et la soeur de la suppliante se présenta pour prendre son enfant et dans le même moment la dite Simone Corric sauta à la crasse (gorge ?) à ladite Claudine Ségallou.

Cette femme forte, jeune, furieuse et emporté aurait la suppliante et sa soeur si des personnes charitables n'étaient venu les séparer.

La justice ne sera pas surprise de ces procédés quand elle entendra le nom de Corric; c'est une faille nombreuse qui se soutient et qui a toujours affaire à quelqu'un et dans le démélé de l'un se rencontrent tous les autres.

La suppliante ne disconviendra pas que dans le tumulte de l'action, se voyant allonger allonger des coups de bâton et la prendre au poil elle n'ait pu dire quelque chose de désobligeant à la dite Simone Corric mais ce n'est que l'effet de la première émotion et dans la douleur qu'elle ressentait, mais elle n'a nullement attaquée, ni frappée ladite Simone Corric.
  Procédure criminelle contre Guillaume Corentin Marc Du Tailly

Date

:

1768

Nombre de pièces

:

32 pièces

Paroisse : Rosporden


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse

Procédure criminelle contre Guillaume Corentin Marc Du Tailly accusé d'avoir menacé de coups de fusil plusieurs particuliers et d'avoir maltraité à coups d'épée ou couteau de chasse

Plainte (ce n'est sans doute pas la seule de cette procédure)


Ce jour 2/9/1768 ... a comparu au greffe Joseph Marie Martin chevalier de la Bigotière demeurant ordinairement en la ville et paroisse de Martigné Ferchaud, évéché de Rennes (dans l'Ille et Vilaine à la limite du Maine et Loire),

lequel a déclaré que revenant de Quimperlé à Rosporden, il a fait rencontre d'un homme âgé d'environ trente et quelques années de taille d'environ 5 pieds portant pour habit un bergopoin (pourpoing ?) bleu (à) parements noirs, cheveux noirs et ce aux environs d'une lieue de Rosporden, (à) environ 5 heures du soir de ce jour,

Lequel dit particulier (il s'agirait d'après les autres actes du sieur du Tailly Macé) lui a dit sur le grand chemin près du village qu'on lui a dit se nommer Coatmeur ou est décédé le sieur Penanfeuteun, que c'était à un f... laquais qu'il en voulait, que lui ayant représenté qu'il ne savait pas à qui il parlait, à quoi il lui a répondu qu'il allait le lui faire voir et s'étant arrêté un instant, ledit particulier a saisi la bride de son cheval du coté droit ainsi que lui

et ayant voulu faire quelques résistances, le dit particulier lui a déchiré l'habit du même côté droit de bout en bout et ayant mis pied à terre toujours saisi par ledit particulier qui l'accablait d'invectives et même moment ledit particulier en lui donnant un grand soufflet lui a dit " tient je commence"

Dans le même moment est aussi survenu une femme à lui inconnue, qui a dit à ce particuliers "vous ne savez à qui vous parlez" et qui l'a débarrassé dudit déposant

Et ayant aperçu un muletier qui venait du côté de Quimperlé vers Rosporden, il (le déposant) s'est arrêté un instant pour l'attendre et l'ayant joint ils ont commencé leur route vers Rosporden

et un instant après est encore venu qui a dit au déposant en présence du muletier en ces termes :

" tu es bienheureux (un mot, une injure ?) que je n'ai pas mon fusil à 2 coups, si je l'avais je te foutrais un coup de fusil"

à quoi le déposant lui a dit tu me connaîtras

A quoi il répondu qu'il s'en foutait et disant tu me connaitras aussi ,

déclare de plus qu'il y avait un peu plus bas de l'endroit ou il a été attaqué deux personnes à qui il a dit vous vous en souviendrez

Déclare faire la présente déclaration à justice et n'entendre être partie ni directement ni indirectement et a signé.


Témoins cités


  Procédure criminelle contre Maurice Furic,... pour agression du chevalier de la Bigotière

La plainte n'a pas été retrouvée
Date

:

1768

Nombre de pièces

:

28 pièces

Paroisse : Concarneau


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse



Témoignages


S'est présenté demoiselle n Etiennette Rouy épouse du sieur Clement marchand, âgée de 49 ans, demeurant au faubourg de Concarneau
.....
connaitre Jan Milou, Jan Créon, Maurice Furic mais ne connaitre Francois le Bourhis ni Francois le Divanach
...
Déclare en sa langue française que le 31 décembre dernier vers les 10 heures du soir, elle entendit passer près (de) la maison des personnes qui chantaient des cantiques; Un moment après elle entendit au bas de sa rue frapper par une porte et puis chanter des cantiques et quelques temps après un coup qu fit beaucoup de bruit sans savoir ce que c'était soit de fusil ou autre coup et entendit dans l'instant un grand cri d'une personne qui se plaignait et ne sait autre chose.

S'est présenté demoiselle Rosalie Paubert fille de noble homme Jacques René Paubert miseur de Concarneau âgée de 18 ans demeurant aux faubourg de Concarneau
....
Dépose que le 31 décembre environ les 10 heures du soir elle entendit des gens passer près sa maison en chantant des Noël et qu'en bas de la rue elle entendit aussi chanter près d'une porte des cantiques bretons et oui après frapper à cette même porte et quelques temps après coup bien fort sans distinguer ce que c'était et dans le même temps entendit un cri très violent et ne sait autre chose.

Se présente le sieur Jean Baptiste Frollo, négociant âgé de 33 ans, demeurant aux faubourgs de Concarneau, paroisse de Beuzec

Dépose ... qu'il était couché et entendit plusieurs personnes passer sous ses fenêtre sans savoir qui, et entendit une personne sans savoir qui dire "j'aurais ta vie" et ne sait autre chose.

S'est présenté le sieur Joseph Lantoy Clement négociant demeurant aux faubourgs de Concarneau, âgé de 35 ans,
....
âgé les accusés
...
Dépose que la nuit du 31 décembre étant auprès de son feu dans la cuisine avec son épouse et le sieur du Balaye qui y avait soupé et Marie Janne Kereil sa domestique ils entendirent frapper à la porte sur les dix heures et demi et un appel de chant ce qui fit à son se lever et aller écouter coutant que c'était des chanteurs de Noël comme il y en avait eu les huit heures mais elle fut surprise de ne pouvoir comprendre même parole du jargon qu'ils tenaient et s'en retourna sur le champ nous rejoindre nous disant qu'elle n'avait pu rien comprendre mais qu'ils juraient comme des païens

Ladite Kereil abandonna son ouvrage et fut aussi écouter à la dite porte mais voyant qu'elle ne revenait pas et que les gens frappaient sans discontinuer sur la porte avec le marteau avec force et précipitation, il s'y rendit et écouta attentivement ce qu'ils pouvaient dire sans jamais rien comprendre de leur langage.

Mais un moment après malgré le bruit du marteau il entendit quelqu'un dire en langue bretonne, prend des pierres et frappe, frapper avec vos bâtons, ce qui fut exécuté mais il interrompit en ouvrant tout d'un coup la porte ce qui leur fit prendre la fuite.

Mais voulant reconnaître quelqu'un d'eux le déposant courut après sans verge ni bâton et en atteignit à la porte du sieur Frollo , dont le nom lui es inconnu mais qu'on lui a dit sur le le signalement qu'il en a donné être Francois le Bourhis et le déposant lui demanda ce qu'il voulait faire en frappant ainsi sur sa porte à quoi il ne répondit rien. Le déposant (un mot) un bout de bois qu'i tenait en main, mais à 10 ou 20 pas derrière lui il y avait 3 ou 4 autres qui lui sont inconnus et qui lui dirent (deux mots) monsieur Clement, venez à la grève, c'est la ou nous vois attendons

Le déposant leur répondit de le laisser tranquille sans quoi il y aurait corrigé, la dite Kereille qui avait suivi le déposant peut avoir entendu les gens le lui dire

Ils retournèrent vers la maison contant que toute soit fini, mais sa surprise fut grande quand s'en retournant à sa porte il aperçut ces gens le suivre de près. Il s'arma d'un bâton pour les repousser et de fait il leur donna la chasse ayant lancé 2 à 3 coups de bâton aux jambes d'un d'eux qui lui est également inconnu.

Le sieur du Balaye et son épouse qui a sa première sortie n'avaient point quitté la cuisine vinrent sur la rue quand ils entendirent du bruit et le dit sieur Du Balaye joignit le déposant auprès de chez le sieur Frollo quand il fauchait les jambes à cet homme.

Le déposant ne sait s'ils entendirent ceux qui était auprès de chez Jean Jambou lui répéter d'aller avec eux à la grève mais ils lui redirent encore assez distinctement;

Comme le déposant les voit disperser, il se trouva deux à trois de la bande qui s'étaient postés près de la port de la presse du sieur Frollo et qui lui dirent encore comme il rentrait chez lui avec le Sieur du Ballaye et la dite Kereille "Monsieur Clement venez ici"; le déposant ne leur répondit rien et referma sa porte mais à peine l'avait il verrouillé, que ces gens recommencèrent leur tapage avec tant de véhémence et tant de coups que nous pensions qu'à chaque instante la porte allait être enfoncée

Comme ils étaient en nombre et qu'il eut été impossible de résister à tant d'assaillants, la porte une fois enfoncée, et qu'il ignorait s'ils avaient quelques vues sur le bureau de Monsieur le Commissaire qu'ils n'ignoraient pas être absents depuis quelques jours, il peut avoir une caisse et des papiers qui regarde le roi, le déposant se détermina a s'armer d'un fusils et après quelques temps voyant qu'ils s'acharnaient de plus en plus à enfoncer la porte qui est commune entre le dit sieur Commissaire et lui il lâcha son coup de fusil au travers de ladite porte à la hauteur d'un pied et demi de terre.

Le vacarme cessa pour un moment mais il entendit un murmure derrière sa cour qui leur fit présumer que les vagabonds ou autres (un mot) voulaient le surprendre ce qui engagea le déposant et le sieur du Balaye à s'armer de chacun un fusil et aller dans la cour leur en opposer l'entrée; le tapage cessa d'un peu sans cependant aucune tentative de leur part et le déposant et le sieur du Balaye se retirèrent; ledit sieur du Balaye demeura dans la maison près d'une demi heure et s'en retourna chez lui et le déposant , son épouse et sa domestique passèrent le restant de la nuit sur pied...

S'est présenté le sieur Blaise du Balaye, chirurgien, âgé de 34 ans, demeurant (dans la) ville close (de Concarneau)
...
Dépose que le 31 décembre dernier le déposant soupait chez le sieur Clément et vers les dix heures il vint des particuliers chanter à la porte du sieur Clément et qu'ils frappèrent .

Son domestique y étant allé pour entendre ce que l'on chantait, vint redire dans la cuisine ou le déposant se chauffait qu'elle n'entendait pas ce que les gens chantait et dans cet instant le sieur Clement fut seul à la porte et l'ouvrit et parla à un de ces particuliers qui ne dit rien

Le sieur Clement rentra et prit un bâton et ressortit de suite et le déposant avec la demoiselle Clément sortirent après le déposant

Vit le sieur Clément courir après ces gens et en attrapa un auquel il donna quelques coups de son bâton et comme le déposant et le sieur et demoiselle Clément rentraient à la maison ils virent ces particuliers et un disait "venez ici monsieur Clément" et ayant ferme la porte ils entendirent frapper à la porte ce qui engagea le sieur Clement à prendre son fusil et tira le coup à travers la porte après quoi on entendit rien et quelques temps après entendant du bruit dans le derrière, le déposant et le sieur Clément prirent chacun un fusil et furent dans la cour mais que on ne frappait en aucun endroit et que le bruit venait de personnes qui habitent une maison après de ladite cour et qui n'avait point de relation au premier objet.

S'est présenté Pierre Guenier maître perruquier âgé de 40 ans demeurant dans la ville de Beuzec (Concarneau) .....
ne sait rien


S'est présenté Janne Kereil domestique d sieur Clément âgée de 38 ans demeurant au faubourg de Concarneau
.....
Dépose que le 31 décembre sur les dix heures du soir il vint des particuliers chanter à la porte du sieur Clément. La déposant fut pour écouter à la porte et elle ne comprenait pas ce qu'ils disaient et comme les gens frappaient à la porte avec le marteau d'icelle, le sieur Clement y fut et ouvrit la porte ce qui fit à ces particuliers courir au devant et le sieur Clément courut après et en attrapa un et que le particulier ne dit rien au sieur Clément mais(elle) entendit d'autres qui dirent au sieur Clément "Monsieur Clément, venez ici"

Le sieur Clément retourna chez lui sans fermer la porte et prit un bâton et ressortit après les particuliers dont il attrapa un auquel la déposante vit qu'il donna 3 coups de bâtons à travers les jambes Et étant retourné
  Procédure criminelle contre Alain Verru et Jullien et Robert Picol

Date

:

1768-1769

Nombre de pièces

:

35 pièces

Paroisse : Scaer


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse



Plainte


Le sieur Francois Hyacinthe Desaugé, commis à la Direction de l'Exploitation de la forêt de Cascadec, le dimanche 2 de ce mois, s'en retournait à cheval du bourg de Scaër ou il été tant pour assister à l'office divin que pour d'autres affaires, à environ 7 heures du soir ayant en croupe le nommé François le Bris,

En passant devant une loge située audit bourg de Scaër ou demeure le nommé Alain Julien donnant du levant sur le chemin qui conduit dudit bourg à ladite forêt de Cascadec qu'on lui a dit être sous le proche fief de cette cour, il entendit également que le jeune homme qui était derrière lui dire dans ladite loge, le voila, et au même instant il reçut un coup d'arme à feu chargé à balle dans la mâchoire inférieure du côté gauche après lequel s'étant un peu remis il vit sortir deux hommes de la dite loge qui se sauvèrent dans une maziere voisine

et que ledit Le Bris qui était derrière lui reconnut pour être le dit Allain Julien et Robert Picol que le dit sieur Dessaugé, craignant un second coup se retira à l'aide dudit Le Bris dans une maison voisine ou demeure Bertrand Huiban d'ou il envoya des filles du Brunou chercher quelqu'un pour le panser,

que ladite Brunou fut arrêtée dans la dite mazière par les dits Allain Jullien et Robert Picol qui lui dirent qu'ils avaient manqué le dit sieur Déssaugé la première fois, ils ne le manqueraient pas une seconde que sur le bruit qui se répandit dans le bourg de ce guet-apens, les sieurs recteurs et curé de Scaër vinrent à la maison ou s'était réfugié le dit sieur Dessaugé,

que ces messieurs le conduisirent au dit presbytère pour lui procurer les secours possibles.

Il entendit en chemin également que les les dits sieurs recteur et curé e plusieurs autres particuliers qui s'étaient assemblés les dits Julien Picol dire le voila qui Vien, tombons dessus, ce qu'ils auraient sans doute fait sans par le sieur recteur fut à eux et les obligeât de se retirer mais ils lui dirent qu'il se repentirait lui même de l'empêcher d'achever le dit sieur Dessaugé que (un mot) que ce sont les dits Alain Jullien et Robert Picol qui l'ont tirés et les a fait appréhender au corps par la brigade de la Maréchaussée de Quimperlé et conduire aux prisons de ce siège ou ils ont été écroués à sa requête le jour d'hier ou ils sont en conséquence détenus.

Témoignages


Yves Conan, aubergiste au bourg de Scaër, 66 ans Guillaume René Armand Floid, recteur de Scaër, official de Quimper, 35 ans
  Pierre Bechenec et Marie Donval sa femme contre Corentin Daoudal

Date

:

1768

Nombre de pièces

:

9 pièces

Paroisse : Kernevel


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse



Plainte


Supplie humblement Pierre le Bechennec et Marie Donval du moulin du Roudou Glas en la paroisse de Kernevel demandeurs plaintifs et accusateurs contre Corentin Daouedal défendeur et accusé.

Disant que Samedi dernier 19 du présent mois et pour de faire en la ville de Rosporden Marie Donval femme dudit Bechennec s'en (manque 10 mots) accompagnée de Renée Flao fille de Pierre le Flao pour se rendre chez elle

mais étant arrivée près d'une petite loge sur le grand chemin qui conduit dudit Rosporden au moulin du Roudou Glas et près de Penbuel aux environs d'une demi lieue de Rosporden, la suppliante fit la rencontre du nommé Corentin Daouedal du lieu de Kerlatous en Tourch qui aussitôt qu'il l'aperçut lui sauta au col et l'attaqua sans lui avoir donné jamais aucun lieu de mécontentement et maltraita la suppliante d'une manière si brutale (10 mots) l'étrangler et (2 mots) sans doute son dessein mais ne pouvant tout à fait y réussir, il lui a déchiré le col et le visage d'une façon pitoyable et lui a meurtri tout le corps de manière à ce qu'elle a toute la peine possible à se traîner.

Pierre Bechennec son mari, qui était plus dans le chemin apprit que l'on maltraitait sa femme, rebroussa chemin pour lui porter du secours mais il aperçut la suppliante sa femme tête nue toutes échevelée et ses coiffes toutes déchirées et par terre

Mais (le dit mari fut) lui même attaqué par ledit Daouedal qui ne lui donnant pas le temps de se reconnaître ni de remise? l'assomma de coups et l'un et l'autre des suppliants couraient fortune de perdre leur vie, s'ils n'avaient point été promptement secourus et sans les peines et soins d'un nommé Charles Lannurien.

Les suppliants avaient tout à craindre de la force et de la férocité de l'accusé.

Les suppliants n'ont jamais donné aucun sujet de mécontentement au défendeur et (pour cette) raison ils ne devaient s'attendre à un pareil traitement.

Mais comme le défendeurs est homme à récidiver, il est de l'intérêt de l'intérêt des suppliants d'y mettre obstacle en vous portant leurs justes plaintes.

Marie Donval pour vous coucher le triste mal ou l'a mise le défendeur a fait rapporter un procès verbal par des chirurgiens de l'état fâcheux ou elle se trouve

etc....


  Jean le Naour et Anne Louic sa femme contre Eustache Yvonnou et Mathieu Derrien

Date

:

1769

Nombre de pièces

:

7 pièces

Paroisse : Locmaria


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse



Plainte


Supplient humblement Jean le Naour et Anne Louic sa femme hôte débitant en vin au bourg de Locmaria en la paroisse d'Elliant demandeurs accusateurs et plaintifs contre Eustache Yvonnou et Mathieu Derrien défendeurs et accusés.

Disent que l'état le plus disgracieux est sans doute de tous les états celui de cabaretiers et surtout dans un village et dans un bourg écarté comme est celui de Locamaria.

Quelque honnête gens que l'on puisse être outre entre les insultes qu'on nous fait, on nous passe encore pour gens sans moeurs ni probité surtout quand par des soins et des travaux multipliés par des ménagements et des économie nécessaire, l'on s'est fait une fortune honnête et aisée.

Les suppliants sont dans ce cas, 26 ans d'un travail rude et pénible leur ont acquis de quoi s'assure du repos et à vivre avec tranquillité.

Le seul désire de faire rentrer les fonds qu'ils ont en dehors les font seulement tenir cabaret.

Plein d'attention, de bonté et de complaisance pour leurs voisins, ils ne se voient point en but aux honnêtes gens, ils ne se trouvent tracassés et inquiétés que par une troupe de libertins et de gens dérangés et obérés qui leur font un mot) de leur insolvabilité toutes fortes d'injures et de menacées effectués la plus part du temps par des sottises atroces et des mauvais traitements

Ce? préliminaire conduit les suppliants à vous faire part de la catastrophe la plus sanglante qui leur soit jamais arrivés depuis qu'ils tiennent cabaret.

En effet le dimanche 19 de ce mois de mars, environ les 9 à 10 heures du soir les défendeurs susnommés qui suivant toutes les apparences avaient passés le jour à boire à l'autre auberge du bourg de Locmaria, entrèrent chez les suppliants et commencèrent à faire du bacchanal (écrit baccanal)

Jean le Naour, en leur faisant des représentations, fut par eux saisis aux cheveux, traîné hors la maison et conduit dan une courtil voisin. Anne Louic sa femme, voulut le secourir et son mari n'étant plus en état de défense par les fatigues ou il se trouvait, l'un des accusés se séparât et se jetât sur cette femme et l'assommât de coups;

Il aurait sans doute privé de la vie si la femme du mercier qui se logeait ne se fut levée et n'eut avec ses ciseaux coupés les cheveux d'Anne Louic femme dudit Naour ce qui débarrassa des mains de son malfaiteur.

... était absolument de tuer et enterrer même le dit Jean le Naour car ayant voulu se relevez après un moment d'eux, ces malfaiteurs répétèrent plusieurs fois qu'ils n'étaient pas morts et qu'ils fallait les achever

Une petite fille du Naour, votre suppliant, âgée de 12 ans, se présenta et supplia les accusés de laisser la vie à son père et à sa mère et que ces derniers demandèrent à grands cris et au nom de Dieu encore la vie, mais ces déterminé souffletèrent l'enfant et continuèrent à battre et assommer les suppliants.

Enfin fatigués eux mêmes, ils laissèrent les suppliants comme morts et tout à fait hors d'état de revenir de leurs mauvais traitement et mutilations.

Ces suppliants débarrassés de ces malfaiteurs et pouvant à peine se traîner entrèrent chez eux et le lendemain ne pouvant se tourner, ils firent venir deux chirurgiens qui commencèrent à les panser et médicamenter.

Mais craignant les suites qui pourraient survenir d'un pareil traitement, étant blessés en plusieurs endroits et le corps tout meurtri et noirs de coups, les suppliants firent rapporter par les sieurs Dubois et Dubalay, chirurgiens, un procès verbal de leurs états et situations cet qui constatent l'état affreux ou ils se trouvent.

Si les accusés étaient gens accrédités et peu sujets à de pareils événements, qu'ils fussent gens tranquilles, les suppliants pourraient bien oublier cette insulte et la passer sous silence mais les accusés sont fort sujets à de pareils traits, ils ont tant de camarades, que si l'on laisse leurs mauvaises actions impunies, ils ne tarderont point à récidiver ce qui oblige les suppliants à vous porter leur juste plaine et requérant avec confiance, ce considéré. etc...
  Jean Francois Hamon sergent royal contre Jean et Marie le Gallou frère et sœur

Date

:

1769

Nombre de pièces

:

14 pièces

Paroisse : Concarneau et Saint Yvy


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse



Plainte


Le 22/8/1669 ... comparu Jean François Hamon sergent royal de ce siège, âgé de 26 ans, demeurant faubourg paroisse de Beuzec Conq ....

Le 11/8/169, je soussigné Jean François Hamon ... certifie m'être transporté au lieu de Kerren ? en la trêve de Saint Yvy ... pour apposer les scellés (un mot) tous les meubles et effets dépendant de la succession de défunt Jean Percaunreun . constant sa communauté avec Marie Le Gallou pour la conservation des droits (un mot) de l'enfant mineur de leur mariage et à la requête du substitut de Mr le Procureur du Roi

Ou étant environ les quatre heures de l'après midi , j'ai trouvé ladite Marie Le Gallou veuve à laquelle j'ai déclaré le sujet de mon transport qui m'a répondu n'avoir moyen empêchant 'un mot) à faire ledit (un mot) charge de

De conséquence j'ai en sa présence annoté les meubles qu'elle m'a dit lui appartenir qui en consistent en (2 mots) suivants savoir :



et m'a ladite veuve déclaré que les autres meubles et effets appartiennent à Allain le Gallou son frère suivant la démission (à) lui faite par son feu marie et cite
  Gabrielle Ollivier , Messire Cloutier et Marie Biger contre Guillaume Canivel

Date

:

1770

Nombre de pièces

:

11 pièces

Paroisse : Rosporden et Concarneau


Nom Prénom Rôle Parenté, profession, age Village Paroisse



Plainte


Supplient humblement Gabriel Ollivier, maître cloutier, demeurant ville close de Concarneau et Marie Bijer sa femme demandeurs et plaintifs contre Guillaume Canivet dit "Berné" et Francois dit "la volonté" demeurant en la ville de Rosporden, paroisse d'Elliant défendeurs et accusés.

Disant que dimanche dernier 25 du présent mois, ils se trouvèrent à Rosporden ou leur commerce les avait engagé de se rendre afin de s'y procurer de leur marchandise et d'y faire facilement les emplettes qu'exigent leur profession de cloutier.

Les suppliants s'étaient retirés dans un cabaret où se trouvèrent aussi les nommés "Berné" maître cloutier audit Rosporden et (un blanc) dit "la volonté" compagnon dudit Berné et travaillant dans sa boutique.

Ces derniers jaloux sans doute, car c'est le seul motif qu'on puisse raisonnablement attribuer à leur excès, de voir des artisans étrangers vendre dans le lieu de leur demeure et sous leurs yeux leurs marchandises et y en acheter d'autres ne crurent pas devoir laisser échapper l'occasion de faire éprouver aux suppliant les violences et les emportements dont sont capables les gens de leurs espèces.

Ils commencèrent par les injures les plus atroces mais trouvant sans doute dans les suppliants trop peu de sensibilité pour cette espèce de combat, ils en voulurent en tenter un d'un autre genre.

Après s'être donc inutilement épuisés en injures, ils en vinrent aux coups. Charles le Fleuter, cabaretier, chez qui la scène se passait vint avec son valet arracher, retirer le dit Gabriel Ollivier des mains des défendeurs qui ne paraissaient pas disposer à laisser sitôt échapper leur proie et à terminer si promptement cette scène sanglante dont ils paraissaient se faire un amusement agréable.

La suite a bien prouvé qu'ils ne voyaient qu'à regret l'interruption de ce combat inégal; mais si dans cet instant ils le virent avec douleur obligés d'abandonner le plastron de leur brutalité aux mains secourables d'un cabaretier, ils n'en méditèrent pas moins l'assouvissement de leur rage

ils avaient conçu indubitablement le projet d'assommer les suppliants, auraient ils voulu le laisser imparfait

pour parvenir donc plus aisément à leurs fins, ils feignirent de se réconcilier avec les suppliants et de paraître fort touchés de ce qui s'était passé il n'y avait qu'un moment;

et pour donner plus de vraisemblance à ce faux repentir, ils proposèrent aux suppliants qui se disposaient à retourner chez eux de les accompagner dans la route à quelque distance.

Ces derniers n'imaginèrent pas que ce fut un tour rusé dont les défendeurs faisaient dépendre la perfection de leur dessein.

Aussi pourrait on difficilement exprimer la surprise des suppliants de s'entendre appostropher de la manière la plus dure par François dit "La volonté compagnon qui pour émouvoir le dit Gabriel Ollivier se servit de la voix par laquelle on porte les coups les plus sensibles à un mari;

Et pour s'expliquer plus clairement il fit à Marie Biger, femme dudit Ollivier Gabriel, les propositions les plus indécentes, tirant de l'argent de sa poche pour appuyer son effronterie.

Cela ne manqua pas de révolter la pudeur et l'honnêteté de cette femme et acheva en même temps d'alarmer son mari qui cependant se contenta de dire à ce forcené qu'il s'était trompé dans l'opinion qu'il avait de sa femme.

C'était là ou l'attendait ce furieux et il n'en fallut pas davantage et il s'élança aussitôt sur les suppliants car il n'était pas homme à avoir plus de ménagement pour la faiblesse du sexe et les maltraita de coups appliqués avec force et redoublés avec (un mot).

Dans un pareille circonstances les suppliants peuvent ils se dispenser de réclamer l'autorité de la justice du siège ? non

Et il n'en faut pas d'avantage pour les fonder à conclure avec confiance :

qu'il plaise au Siège de permettre aux suppliants d'informer des excès et des mauvais traitements commis envers eux par les défendeurs et fixer jour et heure pour l'audition des témoins qu'ils indiqueront etc....