Présentation du recensement de l'an VIII

  Présentation
Contexte historique du recensement
Vauban propose en 1686 une "Méthode générale et facile pour faire le dénombrement des peuples". La première contribution française de valeur à la démographie est due à Antoine Deparcieux qui, en 1746, publie la table de mortalité des rentiers. En 1772, l'abbé Terray prescrit aux intendants de lui fournir, avec le concours des curés, des tableaux annuels du mouvement de la population qui seront dressés jusqu'en août 1792.

La Révolution allait faire table rase de cette dernière méthode en donnant la préférence aux recensements plutôt qu'à la statistique du mouvement naturel.

La connaissance de la population supposait l'organisation de l'enregistrement des données leur traitement et enfin la centralisation des résultats. Le traitement des données exigeait la mise en place d'agents spécialisés et d'un bureau central de statistiques. La mise au service de la statistique de la pyramide des nouvelles institutions locales (maires, sous-préfets, préfets) permit de pallier la faiblesse des moyens administratifs disponibles.

Sous la Convention thermidorienne puis le Directoire, la statistique de la population revint dans les attributions des ministres de l'Intérieur, qui ordonnèrent des dénombrements de population ou des relevés mensuels des naissances, mariages et décès.

Le recensement de l'an VIII


Aussitôt après le coup d'État du 18 brumaire, les consuls nommèrent ministre de l'Intérieur le mathématicien Laplace, puis, le 4 nivôse an IX, Lucien Bonaparte. Le 18 germinal suivant (22 mars 1800), ce dernier réorganisa le ministère créant un poste de chargé de la statistique départementale. Quelques semaines plus tard, le recensement dit de l'an VIII fut prescrit par une circulaire du 16 floréal (16 mai 1800).

Pour le dénombrement de l'an VIII, Lucien Bonaparte avait exigé des maires qu'ils fournissent un état de la population de leur commune, répartie entre hommes mariés, veufs, femmes mariées, veuves, garçons, filles et défenseurs de la patrie vivants. C'étaient les catégories déjà utilisées précédemment. Dans quelques communes les maires font alors établir une liste nominative, dans d'autres ils utilisent le registre de population, qui est resté théoriquement obligatoire ; la plupart du temps, ils se contentent d'évaluations approximatives, généralement au-dessous de la vérité, si bien qu'il est tout à fait abusif de voir dans cette opération le premier recensement, dans la tradition de la statistique générale de la France.
  Accès au recensement

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