Article sur LE SAINT de Jh LE MENE (1891)

   Présentation
Extrait de Histoire archéologique, féodale et religieuse des Paroisses du Diocèse de Vannes par Jh LE MENE chanoine. Cet ouvrage a été édité en 1891 et écrit à cette date comme le prouve un passage du texte.
   La paroisse du Saint
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Ancienne trêve de Gourin et portion de l’ancien évêché de Cornouaille, Le Saint est borné au nord et à l’ouest par Gourin, au sud par le Stér-Laer ou l’Inam, qui le sépare de Guiscriff, et à l’est par le ruisseau du Moulin-du-Duc, qui le sépare du Faouët et de Langonnet.

Sa superficie est de 3103 hectares, coupés de vallons et arrosés par plusieurs cours d’eau . La culture comprend environ 1500 hectares, mais la lande en couvre encore plus de 1000 ; le reste se partage entre prairies, bois, etc…

La population est de 1804 habitants.

Le bourg est à 8 km de Gourin, à 10 du Faouet, et à 70 de Pontivy.

Les Celtes et les Romains ont certainement occupé ce territoire mais on n’a encore signalé aucune trace de leur séjour. Les bretons sont venus vers le Vième siècle et s’y sont toujours maintenus depuis.

Le roi Gradlon étendit sa domination jusque dans ce pays et il donna à Saint Guennolé fondateur de Landevennec, le lieu appelé le Saint, en Gourin : Ego Gradlonus do S Wingualoeo…in Gurvreoen Lan Sent (C. Landevennec).

Plus tard ce territoire passa aux vicomtes de Gourin. Vers 1129, le vicomte Tanguy I donna à l’abbaye de Quimperlé, du consentement de sa femme Hodierne et de son fils Bernard, la villa de Pont-Brient (C. Quimperlé). Cette propriété était située dans la paroisse actuelle du Saint, au confluent du Stér Laer et du moulin du Duc. Les moines y batirent une chapelle en l’honneur de Saint Gilles de Pont Briant.

Les seigneuries de la treve du Saint étaient :
  1. Le Saint, au bourg, château et haute justice possédée longtemps par les marquis de Liscoet
  2. Le Leignon au sud ouest
  3. Mené Penpen vers le nord, aux Maoult en 1684
  4. Pont-Briant vers le Sud aux prieurs du lieu
  5. Poulhériguen, vers le Nord aux du Bot, Rousseau du Diarnelez
  6. Tremen, au Nord, au Maoult
L’église jadis tréviale , aujourd’hui paroissiale, est sous le vocable de Saint Samuel. Elle est en forme de croix, avec une nef à deux bas cotés, et un chœur plus long que la nef ; elle mesure 32 mètres sur 9 environ. Les arcades, en plein cintre ou en ogive, sont portées sur de courts piliers polygonaux à simple tailloir. On voyait autrefois au carré du transept quatre gros piliers, avec de petits bancs de pierre à la base. Les fenêtres sont ogivales, à meneaux flamboyants. Dans le chœur, on remarque quelques tableaux assez anciens, et un groupe en bois représentant Sainte Anne tenant la Sainte Vierge et celle-ci portant l’Enfant Jésus. Dans le transept sud, sur une sablière, on voit l’écusson des Guégant de Kerbiguet. Le porche Sud présente un arc en plein cintre, surmonté d’une accolade à crosses et chou.

Les chapelles publiques sont les suivantes : Le Saint dépendait de la vicomté et de la sénéchaussée de Gourin et de l’archidiaconé de Cornouailles.

En 1790, il fut érigé en commune , du canton de Gourin, du district du Faouët et annexé au département du Morbihan.

En 1791, son curé Jean LE GOFF refusa le serment et vit son troupeau préservé des intrus. Parti pour l’Espagne en 1792, il resta 9 ans. Il en revint en 1801 et fut nommé desservant du Saint en 1802 et en 1816 curé du Gourin ou il mourut en 1833

A la suite du concordat de 1801, le Saint fut uni au diocèse de Vannes et érigé l’année suivante en paroisse. ........