Les représentants de la paroisse rédigent le cahier de doléances et désignent des représentants.
Ceux ci se réunissent avec les autres représentants au siège de la sénéchaussée et choisissent parmi eux des représentants
à envoyer à la réunion d'arrondissement.
Les représentants des différentes sénéchaussées de l'arrondissement désignent les députés envoyés aux Etats Généraux.
Vous trouverez ci dessous :
La transcription du cahier de doléances de la paroisse
Une syntèse de la réunion qui a eu lieu au siège de la sénéchaussée
Une synthèse de la réunion qui a eu lieu au siège de l'arrondissement
Le général de la paroisse de Mellac extraordinairement assemblé en vertu de sommations, injonction et interpellations
lui signifiés à requête de Monsieur le procureur du roi de Quimperlé en la personne d'Alain Le Beux, leur marguillier
en charge, délibérant sur les points résultant desdites sommations, a nommé pour la rédaction de leurs plaintes et
doléances Guillaume Hanry, René Le Gai, René Goenvic et Yves Fardeau, et pour le mettre par écrit Gildas Fardeau, et
pour le porter au siège de Quimperlé Jean Hanry et Louis Josse, déclarant approuver ce qu'ils feront ce touchant.
Plaintes et doléances des paroissiens de Mellac
Ce moment depuis si longtemps désiré est enfin arrivé, il nous est donc permis de porter au pied du trône nos plaintes
et réclamations, le plus juste des rois, le plus tendre des pères nous ouvre son sein, et nous engage à y répondre (= répandre ?)
le sujet de nos doléances, c'est lui-même qui nous y invite. Que rien ne nous détourne donc de répondre à la sagesse
de ses vues et à sa bonté paternelle; disons-lui donc avec confiance :
Sire,
Nous nous plaignons d'abord de nos sujétions aux moulins et corvées que nous y faisons journellement; en effet est-il
rien de plus cruel et de plus ruineux pour un père de famille que de se voir sujet aux monopoles d'un homme qui, parce
que nous sommes obligés de suivre le distrait de son moulin, emporte très souvent plus d'un tiers au delà de ce qui
lui revient?
De la dégradation journalière que font nos seigneurs fonciers de leurs bois sans diminution du prix de leurs baillées;
au contraire elles augmentent tous les jours, et si nous avons le malheur de couper le moindre morceau de bois, nous
sommes obligés,si nous voulons éviter des procédures ruineuses, de la payer au centuple; dans quelques années nous verrons
le pays tout dégradé et cela ne sera pas étonnant, on en coupe et on n'en plante pas; un domanier qui voit qu'il n'a aucun
espoir de jouir du bois qui croîtrait sur son terrain le coupe d'une manière à n'avoir que des émondes sans que le tronc
devienne propre à rien, ce qui fait payer si cher les bois de construction.
Nous nous plaignons d'être fortement imposés tant dans la capitation que pour les fouages, montant la capitation
(à) la somme de 1228 livres 11 sols 3 deniers et les fouages à 486 livres 2 sols 6 deniers.
Demandons de plus qu'il plaise à Sa Majesté de régler la mesure de nos blés qui augmente tous les ans; et nous nous
obligeons à payer suivant ladite mesure qu'il lui plaira régler.
Du tirage de la milice qui nous enlève nos enfants à la fleur de leur âge et nous prive des secours utiles et
nécessaires qu'ils pourraient nous rendre.
Nous demandons, Sire, et nous ne refusons pas de contribuer à payer la pension d'une maîtresse sage-femme dans la
ville la plus près, pour l'instruction des femmes de notre paroisse qui par leur ignorance et impéritie causent la mort de plusieurs enfants et très souvent de leurs mères, dont nous ne voyons que trop souvent la triste expérience.
Un malheureux journalier qui n'a pour vivre que l'appui de ses bras, achète pour couvrir sa nudité pour 15 livres
d'étoffé, il n'a plus d'argent pour payer et il est obligé de payer une livre 15 sols dans une feuille de vélin pour
la rédaction de sa reconnaissance.
Nous demandons de plus que le sort de notre recteur et curé soit amélioré, n'ayant que la portion congrue.
Adoptons en général tous et chacun des articles de doléances et demandes qui sont contenues dans le cahier des députés
de la ville de Rennes du 5 janvier dernier.
Ainsi que devant fait et arrêté sous mon seing à Mellac en la sacristie ce jour
31 mars 1789.
Josse Fardeau greffier
Réunion des paroisses de la sénéchaussée, désignation des députés de l'arrondissement
Le sénéchal de Quimperlé, Sébastien-Bernard Joly de Rosgrand, administrait un petit territoire, qui ne comprenait, outre
la ville, que 14 paroisses et trêves. Dans l'ordonnance, qu'il publia dès le 24 mars, il convoquait les députés des campagnes
et de Quimperlé le jeudi 2 avril.
Ce jour-là les 31 représentants des campagnes s'unirent à ceux de la ville, ils adoptèrent un cahier commun et élurent leurs
4 électeurs à l'assemblée d'arrondissement : deux négociants - Vincent-Samuel Billette, sieur de Villeroche. propriétaire
d'une tannerie, et Jean René Briant de Boismelin, de Quimperlé -, et deux hommes de loi : Samson Bienvenu, notaire,
de Quimperlé, et Guillaume Guyho, avocat, procureur fiscal de la juridiction de Quimerch, de Bannalec.
Les électeurs de Quimperlé se retrouvèrent le mardi 7 à Carhaix avec ceux des 4 outres sénéchaussées composant
l'arrondissement (Carhoix. Châteaulin, Château-neuf, et Gourin). Après avoir rédigé leur cahier commun, les 28 délégués -
25 hommes de loi et 3 négociants- choisirent, pour représenter l'arrondissement aux Etats généraux un Quimperlois, Billette,
et un avocat de Châteaulin, Jean-Marie Le Golias de Rosgrand. Anne-Jacques-Bernard-François Carquet, procureur du roi à la
sénéchaussée de Châteauneuf, fut désigné comme suppléant.